Lors
de la Phase 1 de la MISA (Méthode d’ingénierie des systèmes d’apprentissage)
j’avais trouvé la méthode très rébarbative. Il s’agissait alors de monter le dossier
de définition du projet, une partie fort peu créative du projet. Il en va tout
autrement avec la Phase 2 : le développement de la solution préliminaire.
Cette
deuxième phase de la méthode nous amène à expliciter le modèle de connaissances
sous-jacent au système d’apprentissage que l’on veut développer, puis à placer
les premiers jalons du modèle pédagogique, du modèle médiatique et du modèle de
diffusion. Et à cette étape, la pensée créative trouve sa place et l’on commence
à ressentir l’impatience de voir se matérialiser le produit final, ce qui est
source de beaucoup de motivation.
Les
éléments de documentation qui doivent être élaborés à cette étape sont les
suivants :
210
– ORIENTATION DU MODÈLE DES CONNAISSANCES
214 – TABLEAU DES COMPÉTENCES
220 – ORIENTATIONS PÉDAGOGIQUES
230 – ORIENTATIONS MÉDIATIQUES
240 – ORIENTATIONS DE DIFFUSION
Bien
entendu, j’ai encore peiné sur le jargon de la
MISA.
À cet effet, le glossaire
(Paquette, Léonard et al. 2011), la description des éléments de documentation (Paquette, Léonard et al. 2011) et le guide du projet (Basque 2011) m’ont été d’une grande utilité.
L’élaboration
du modèle de connaissances et du réseau des évènements d’apprentissage a été
effectuée à l’aide du logiciel MOTPlus (LICEF), développé par le LICEF de la TÉLUQ. J’avais déjà
utilisé le logiciel mais sans en exploiter toutes les fonctionnalités.
L’exercice m’a amenée à saisir la précision qu’il faut déployer dans un projet
d’ingénierie et j’ai trouvé l’exercice fort intéressant car il permet de
structurer le SA, d’en avoir une vision d’ensemble et d’imaginer des scénarios
pédagogiques créatifs. Et c’est aussi à cette étape que j’ai eu le plus de défis.
Mon
premier défi a été de préciser les connaissances dans le modèle de
connaissances. J’avais tendance à confondre connaissances et résultats de
cours. Ainsi, dans le cours d’Orientation qui fait l’objet du projet,
l’apprenant doit valider son choix de carrière. S’il s’agit d’une activité
ponctuelle alors on ne peut considérer cette activité comme une connaissance
procédurale. Cependant, s’il s’agit pour l’étudiant d’apprendre à valider
périodiquement ses choix de programme et de carrière pour s’auto-motiver, alors
on peut parler de connaissance.
Le
second défi auquel j’ai fait face a été d’identifier les connaissances
principales dans le modèle de connaissances. Une fois assimilée (et ça m’a pris
du temps!) la notion de connaissance principale, il fallait que j’identifie,
parmi les multiples connaissances, celles qui constituaient des connaissances
principales et celles qui étaient des connaissances secondaires. Après une
quinzaine de modifications de mon modèle, je suis finalement arrivée à limiter
ces connaissances principales à 8, alors que j’avais commencé avec une bonne
quinzaine. Mais ce travail rigoureux a été très exigeant et m’a parfois laissée
totalement confuse.
Le
Réseau des évènements d’apprentissage a été, toutes proportions gardées, plus
facile à développer.
Le
travail sur le modèle pédagogique m’a aussi questionnée sur mes choix de
scénarios d’apprentissage. L’orientation initiale du cours (tel qu’il existait
auparavant) était une orientation typiquement cognitive avec des scénarios
d’apprentissage par réception. Or en constatant qu’une partie des connaissances
que l’on souhaite développer chez les apprenants relève de la métacognition, on
réalise que sans dimension réflexive dans la démarche on peut ne jamais
parvenir à notre objectif. Cette prise de conscience m’a amenée à modifier les
orientations pédagogiques du SA, pour y inclure des productions et une activité
collaborative.
Dans
cette expérience, parmi les trois types de tâches réalisées au cours de cette
phase du projet d’ingénierie technopédagogique, la formulation de principes
décrivant les orientations à donner aux divers axes de votre environnement
d’apprentissage informatisé, m’a aussi posé des problèmes par le caractère
abstrait de la démarche. Probablement par manque d’expérience, j’étais dans
l’incapacité de définir a priori des
orientations pour le SA. J’ai (bien honnêtement) déterminé les orientations
pédagogiques a posteriori, à l’issue de l’élaboration des modèles.
La
construction d’un tableau des compétences est probablement l’activité que j’ai
trouvé la plus facile, bien que la rédaction des énoncés constitue toujours un
défi. Il faut dire que mon expérience m’a préparée à ce type de tâche. Je viens
durant toute l’année qui s’achève, de reconfigurer le cursus du programme que je
coordonne, et de réécrire les plans de cours, en rédigeant des Résultats
d’apprentissage de cours et des Indicateurs de réussite à partir de la
taxonomie de Bloom (Université de
Paris Descartes 2005).
Références
LICEF. "MOT et MOTPlus: À
propos." Retrieved 29 juin 2012, from http://www2.licef.ca/R%C3%89ALISATIONS/MOT/MOTetMOTPlus%C3%80propos/tabid/1393/language/fr-FR/Default.aspx.
Université de Paris Descartes
(2005). "Taxonomie des objectifs d’apprentissage du domaine
cognitif." Retrieved 30 juin 2012, from http://wiki.univ-paris5.fr/wiki/Taxonomie_de_Bloom
- Taxonomie__des_objectifs__p.C3.A9dagogiques_de_Bloom.
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